Eden Dewar

  La vie d'Eden a basculé un 13 septembre. Plus précisément le 13 septembre 2078. C'était un jour de classe, et bien qu'il n'ait que 8 ans il était rentré seul de l'école comme souvent. Ses parents étaient assez occupés avec leurs travails, la vie chez les Dewar n'était pas si simple. La mère d'Eden était une tristesse et son père un colère, ils ne faisaient pas vraiment partie du haut de la société. Mais le garçon avait l'habitude maintenant, il rentrait chez lui, enlevait ses chaussures tout en posant son sac sur le sol, puis se dirigeait vers la cuisine pour prendre des gâteaux et allait s'affaler dans le fauteuil faisant face au petit écran de télévision. Parfois il prenait des feuilles et des crayons pour pouvoir dessiner, assis en tailleur sur le sol pour être à parfaite hauteur de la table basse. Exactement comme ce mardi là. Il avait fait un dessin pour sa mère, car il savait qu'à chaque fois qu'il le faisait elle oubliait de poser la fâcheuse question As tu fais tes devoirs ? chose qu'il ne faisait guère souvent. Oui Eden a toujours été un garçon très malin. Monsieur Dewar était rentré aux alentours de cinq heure et demi de l'après midi ce soir là. Il n'avait pas fait trop attention à son fils, il n'était pas vraiment le père de l'année mais n'allez pas croire qu'il n'aimait pas son fils, c'était tout de même sa chair. A peine rentrée qu'il était parti prendre sa douche, et dès qu'il eut finit il commença à préparer le repas du soir. Ce n'était peut être pas un père exemplaire mais il était un bon mari. Pendant ce temps là, Eden n'avait pas quitté le petit écran de télévision des yeux. Il avait un peu zappé mais il avait finit par s'arrêter sur un jeu qui passait. Si sa mère avait été là elle ne l'aurait surement pas autorisé à regarder ce programme, tout le monde savait que La Roulette n'était pas une émission destiné aux enfants. Mais elle n'était pas là ce soir là, elle se trouvait de l'autre côté de l'écran, elle était une des candidates à l'émission. Eden ne savait pas ce qu'était ce jeu, le but, l'idée, ce qu'on y faisait. Il n'était qu'un enfant, et les enfants ignorent encore beaucoup de chose du monde qui les entoure à cet âge ci. Alors il avait laissé le programme, il regardait sa mère jouer au jeu, passant en direct à la télé. Mais plus le jeu passait, moins Eden le trouvait drôle. Sa mère n'avait pas l'air de s'amuser, bien au contraire, elle avait l'air de souffrir à chaque nouvelle manche. Mais le jeune enfant ne pouvait changer de chaine, il n'avait pas pu, et c'est ainsi, lors de la dernière épreuve, lorsque les candidats ont la chance de gagner le double qu'Eden assista à la mort de sa mère. Il avait poussé un hurlement, et son père avait accouru. Le regard horrifié qu'il portait sur la télévision poussa son géniteur à la regarder aussi, et c'est ainsi qu'il vit sa femme, son seul et unique amour, une balle dans la tête, son sang se déversant sur le sol. Elle avait tenté le jeu pour pouvoir donner une vie meilleure à sa famille et en avait payé le prix fort : sa vie, abandonnant son mari et son fils. 

  Le père d'Eden cassa tout ce soir là, il laissa la colère prendre possession de son corps. Pratiquement tout le meublier finit sa course sur le sol, brisé. Eden lui ? il était parti se réfugier dans sa chambre, recroquevillé dans son lit, terrorisé et terriblement triste. Merde ce n'était qu'un enfant ! Puis s'en suivit une descente aux enfers. Plus jamais Monsieur Dewar ne se comporta comme un père. Il rentrait chaque jour plus énervé que le dernier. Et quand ce n'était pas les meubles qui prenaient, c'était Eden. Les années passèrent et l'adolescent était de moins en moins chez lui. Venant d'un quartier mal fréquenté il avait fait de mauvaises rencontres. Il passait le plus clair de son temps dehors quand il n'était pas en cours, à trainer, se battre, taguer. Parce que oui, le dessin ne l'avait jamais quitté même si il en faisait mauvais escient. Ce fut un soir d'hiver, le 8 février 2087 que la vie d'Eden prit encore un autre tournant; comme si il n'avait pas assez souffert en voyant sa mère mourir sur l'écran de télévision. Le radio réveil affichait 23h12 lorsqu'il avait enfin daigné rentrer à la maison, il s'était attendu à être plongé dans l'obscurité en entrant dans l'appartement mais ce fut tout autre dès qu'il passa le pas de la porte. Son père avait veillé pour pouvoir l'intercepté. Il était là, assis sur le fauteuil avec sa barbe de trois jours et le regard noir. Eden savait que ça allait mal se passait cette nuit, il ne savait pas quelle tournure allait prendre la soirée mais il savait que ce ne serai pas joyeux. D'un coup soudain son père avait shooté dans le sac à ses pieds, prononçant cinq et unique mots Casse toi de chez moi qui finirent par achever l'adolescent. Il n'avait pas cherché à batailler, de toute façon à quoi bon ? Cela faisait longtemps que ce lien familial était toxique. Son père était devenu une personne violente, n'essayant même plus de contrôler sa colère. Peu importe ou irai Eden il serait mieux. C'était ce qu'il se disait. Mais les jours passèrent et la peur le saisissait un peu plus que la veille, même le sentiment d'abandon n'était pas aussi puissant. La peur, c'était le pire, ça le saisissait aux tripes, accélérait sa respiration, lui nouait la gorge. Et demain que ce passera t'il ? la question tournait. 17 ans et déjà sans abri, c'était un coup à rire, merci papa, merci enculé. Il avait arrêté d'aller au lycée le reste de l'année, se concentrant sur son seul but : survivre. Il a squatté ici et là, un coup chez des potes, un autre sur un banc ou encore un dans un bâtiment à moitié détruit de la guerre. Puis il a finit par se faire hébergé chez un mec un peu louche, Connor, mais c'était mieux que rien. Il l'aidait dans ses affaires sombres en échange d'un logement, c'était un bon compromis. Il a retapé sa dernière année de lycée, jonglant entre les études et ce que Connor lui demandait. Puis il a finit de grandir, dans ce quartier mal fréquenté de Manchester et pu enfin entrer à Temperamental. 

  C'est a ses 19ans qu'Eden passa la grande porte de Temperamental Nord. Ayant passé l'examen quelques semaines auparavant il avait été redirigé vers le secteur colère. Sans grand étonnement. Il avait passé des mois à se questionner sur ce qu'il ferait comme étude à l'Université, car lui et l'école ce n'était pas vraiment ça, et c'est tout naturellement qu'il s'était tourné vers les arts appliqués. Sa passion étant le dessin, c'était bien la seule chose pour laquelle il aurait envie de réussir et sans avoir l'envie de sécher la moitié des cours.

  Eden entame maintenant sa quatrième année à l'Université. Au fil des années passées à Tempéramental, il a réussit à se faire une popularité. Il fait parti des meilleurs de son secteur, il est clairement prêt pour l'armée et c'est avec joie qu'il y rentrerait. Ce garçon aux origines maghrébines et à la peau tatoué est quelqu'un qu'on écoute. Si il veut vous faire la misère il le peut en un rien de temps. Il a beau avoir 22 ans maintenant il peut clairement se comporter comme un petit con. C'est une personne assez arrogante, il sait qu'il plait, il a conscience de son charme et de sa beauté, et ça c'est quelque chose de terrible. Mais Eden ce n'est pas que ce petit con d'arrogant qui vous fera chier. Eden c'est aussi le jeune homme à l'enfance brisé n'ayant eut que pour model un père colérique et violent. Eden c'est le quatrième année en secteur colère qui ressemble à son géniteur et qui a du mal à gérer sa colère ( bien que cela fasse trois ans qu'il travaille dessus). Eden c'est le mec qui ne donne pas sa confiance et qui reste sur ses positions à moins de lui prouver par A + B qu'il a tord, et encore. Eden c'est un jeune homme qui a parfois besoin de se retrouver seul, parce qu'il a beau être populaire il reste un grand solitaire. Eden c'est ce garçon passionné par le dessin. Eden c'est un jeune homme brisé, qui se donne une belle image pour se faire accepter et être craint. Eden c'est ce garçon d'une vingtaine d'année ayant peur du rejet à cause de son passé. Voilà qui est Eden. Je vous souhaite bonne chance pour arriver à le cerner, moi même j'ai encore du mal.